Au coeur de l'horloge, dans ma tour d'ivoire,
Moi je m'interroge sur le sens de l'histoire.
Les secondes se suivent et les heures aussi,
La cloche nous afflige de ses coups suivis.
Je vis sous le beffroi, le son des engrenages
Me laisse sans effroi, malgré son égrenage.
Tous les vendredis, monte un horloger
De sa manivelle, le temps remonter.
Ce tic-tac régulier, inexorablement,
Ronron perpétuel, est-il rassurant ?
Suis-je génie du temps, indexé vers l'avant ?
Je ne peux m'inverser, encore moins m'arrêter.
Les aiguilles sont les ailes de l'oiseau de la vie,
Les poids sont les mamelles dont il se nourrit.
Au coeur de l'horloge dans ma tour d'ivoire,
Moi je m'interroge sur ma propre histoire.
Combien de fois encore, ce lancinant accord
Rythmera-t-il en choeur les battements de mon coeur ?